L’Origine de l’école 

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Pour vous raconter l’histoire de notre école je dois pour cela vous raconter aussi un peu de mon histoire, car c’est ainsi que tout a commencé. 

 

ESCTA CAIS France- Ecole des Savoirs Cultures et Tradition Ancestrale et le Centre Actif d’Intégration de l’Etre- est née en octobre 2018 lors de la venue de Marraine Suely Carvalho sur nos terres pour donner le 1er module du cours pour devenir apprentie accoucheuse dans la tradition, dans le Var.

 

Nous nous étions rencontrées bien avant, en 2012, lorsque je vivais au Brésil. J’avais participé à la journée “oracle de la naissance” que conduisait Marraine Suely, dans la campagne de São Paulo. J’avais 27 ans et  je ne le savais pas encore mais j’étais dans mon 1er retour de Saturne, et une grande période de révolution était en train de s’amorcer. Je m’en souviens comme si c’était hier quand elle m’annonçait que le plus gros travail que je devrais faire était celui de désapprendre ce que j’avais appris jusque là, faire de la place pour un autre type de savoir, car on ne peut remplir un verre déjà plein. Et c’était vrai ! J’avais fait des études de sage-femme, mon cursus était médical, pragmatique, rationnel. Elle m’invitait à présent à aller au-delà. 

Je tirai aussi une rune (oracle fait à partir de l’alphabet celtique) et je pris celle annonçant la venue d’un bébé. J’étais aux anges ! Car c’était ce que je souhaitais le plus au monde à cette époque.

 

Quelques mois plus tard, j’étais assise au sol, en cercle, dans la forêt, pour participer au 1er module pour devenir apprentie parteira – accoucheuse dans la tradition qui avait lieu à côté d’Olinda, dans l’Etat du Pernambouc, dans le Nord-Est du Brésil. Tout ce que Marraine Suely nous racontait faisait écho en moi. Je buvais littéralement ses paroles. Je me sentais à ma place. C’était tout ce que j’avais toujours cherché, sans le savoir. Ce sentiment était si fort que plusieurs fois je me trouvais à verser des larmes de gratitude. C’était comme si j’avais enfin retrouvé ma famille. Puis dans ce même module, Marraine Suely nous emmena, les 30 élèves présentent et moi, à Caruaru, une petite ville au climat désertique, afin de rencontrer les parteiras – accoucheuses traditionnelles de cette région : Mãe Zézé et Birô, deux femmes incroyables qui me bouleversèrent. Je n’avais jamais ressenti autant d’amour de la part de gens que je ne connaissais pas. Nous n’étions pas de leur famille et pourtant elles nous accueillaient en nous serrant si fort dans leurs bras, comme si c’était de grandes retrouvailles. J’en suis encore émue aujourd’hui. Nous avons visité la maison d’accouchement bien humble qui était la leur et pourtant si chaleureuse. Puis nous nous sommes assises autour d’elles pour écouter leurs histoires d’accouchements et de naissances. C’est clairement ce jour-là que j’ai compris que je ne savais rien et que je pouvais ranger mon arrogance au placard.

 

Deux mois après, en novembre 2012, nous attendions un bébé. J’étais en joie ! Bien sûr nous avons tout de suite voulu accoucher dans la tradition. C’était évident ! Ce fut un accouchement comme on peut en rêver, rapide et fluide, accompagné par une équipe pleine d’amour et d’attentions. Après 6h de travail Elisa se présentait dans mes bras. Ce fut pour moi une occasion parfaite pour apprendre ce qu’était accoucher dans la tradition. Je me souviens avoir eu un moment de doutes dans l’intensité des contractions, après la rupture de la poche des eaux, et je me souviens aussi de tout l’amour, la bienveillance, l’attention et le regard de ces femmes qui me soutenaient dans ce moment où puissance et vulnérabilité se mélangent. Le son de la percussion a été salvateur pour moi, me permettant de lâcher prise et de plonger à la rencontre de mon bébé. Je pleurais d’émotion dès le premier regard, les yeux dans les yeux, j’avais la sensation qu’Elisa connaissait tout de moi, après tout nous avions fait un pendant ces 9 mois de grossesse. 

Je me sentais comme une lionne ! J’avais réussi à donner la vie à un bébé ! J’avais dépassé mes peurs et je me sentais fière de moi, comme jamais je ne l’avais été. C’est à ce moment là que j’intégrais dans toutes les cellules de mon corps que l’enfantement était un réel portail de transformation et je n’avais qu’une envie : accompagner d’autres femmes, d’autres familles à vivre cet enfantement au cœur de leur foyer. Ce que je ne savais pas à cette époque, c’est que tout ce qui est dit dans ce portail de la naissance se manifeste très rapidement. Et 40 jours après la naissance d’Elisa, je me retrouvais à accompagner la naissance de João, le bébé de mon amie.

Débuta ainsi 5 ans d’accompagnements des familles pour l’enfantement de leur bébé à domicile. D’abord au Brésil puis en France.


 

Nous sommes rentrés en France en juillet 2015. Elisa avait 2 ans. Je me remis à travailler en tant que sage-femme. J’avais laissé de côté les enseignements de la Tradition mais tout en sachant, au fond de moi, que j’y reviendrai un jour. 

Et ce jour se présenta, plus tôt que je ne pouvais l’imaginer et pour ma plus grande joie !

L’année 2017 avait été intense, j’avais accompagné seule, plus d’une vingtaine de naissances à la maison. J’étais fatiguée. Quelque chose en moi n’était pas satisfait de ce qui était proposé, je sentais que mon travail était superficiel, qu’il y avait besoin d’aller plus en profondeur, d’accompagner autrement. Je pré-sentais un tournant dans ma vie. Je me souviens très bien avoir été accompagnée par une coach, thérapeute pour m’aider à passer cette étape de transformation. A ce moment-là, je ne savais pas ce qui m’attendait.

Et un soir, désespérée, en pleurs, après avoir accompagné des accouchements stressant qui se terminaient pour la plupart en transfert à l’hôpital, je fis une demande à l’Univers : “ je ne sais plus où aller, je me sens perdue, je sens bien que ce chemin arrive à sa fin mais je ne sais où aller ni quel chemin suivre, guidez-moi vers ce qu’il y a de meilleur pour moi et je suivrai”. Peu de temps s’en est fallu pour recevoir la réponse à ma demande, car le lendemain je recevais un message whatsapp de Marraine Suely, alors que cela faisait 5 ans que nous ne nous étions pas parlé. Elle prenait de mes nouvelles et me disait qu’elle était en Italie depuis 1 an, et qu’elle pensait venir découvrir la France et proposer le cours pour devenir accoucheuse dans la Tradition. Elle me demandait si je souhaitais l’aider elle et une autre élève de l’école qui habitait Paris. Je n’eus même pas à réfléchir car à l’écoute de ce message mon coeur s’ouvrit si grand que je savais que c’était un grand OUI.


 

Commença alors le premier module pour devenir parteira, accoucheuse dans la Tradition. Nous étions dix. Dix pionnières sur ce chemin à la fois nouveau et ancien, car il y a toujours eu sur nos terres des femmes pour accompagner d’autres femmes à enfanter.

S’en ai suivi la finalisation de ce cours en 6 modules avec les 10 premières parteiras – accoucheuses dans la tradition d’Europe. 

Un deuxième groupe est en cours de formation et 2 groupes de Sororgestas, les guérisseuses/eurs ancestral.es, ont été initié.es aussi dans la continuité. En effet l’accoucheuse travaille en équipe composée de Sororgesta et apprenties.

 

C’est en février 2021 que nous avons officialisé notre statut en créant l’association à but non lucratif ESCTA CAIS France. Notre école ne cesse de grandir, accueillant toujours plus de femmes et d’hommes s’identifiant à nos valeurs et souhaitant contribuer à cette transformation de notre humanité qui est en cours. 

 

Si toi aussi tu te reconnais et que tu souhaites nous rejoindre, je t’invite à aller visiter l’onglet : Nos activités, pour en savoir plus sur tout ce que propose l’école.